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Vlan!

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Gregory Pouy

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Etre serein dans une société en mouvement: écologie, géopolitique, développement personnel, sexualité... Tous les mardis, on parle avec des chercheurs et chercheuses (sociologues, psychologues, anthropologues, historiens, scientifique) pour vous aider à mieux comprendre où nous allons.

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[SOLO] Les 5 vérités inconfortables que j'ai apprise pour faire durer l'amour

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Description :

Cet épisode est tiré de ma newsletter, pour vous abonner c'est ici!!!

Comme je vous. le dis je vous remercie mille fois pour me suivre dans cette aventure de Vlan!

J'adore mon célibat actuel, cette liberté exquise de décider de mon emploi du temps sans compromis.
Et pourtant, je suis un incorrigible romantique !
Ce paradoxe délicieux me constitue et colore ma vie de nuances fascinantes.
Cette dualité n'est sans doute pas étrangère à mon histoire familiale.
J'ai grandi avec des parents qui se sont rencontrés jeunes, ont eu des enfants à 24 et 26 ans et sont restés ensemble jusqu'à la fin malgré les tumultes de la vie – chose de plus en plus rare, j'ai l'impression.
Ils ont incarné devant moi la possibilité d'un amour durable, même si le chemin n'était pas toujours facile.
N'est-ce pas incroyable que nous puissions simultanément chérir notre indépendance et rêver de construire à deux ?
L'amour reste cette aventure extraordinaire qui transcende les époques.
Au 18ème siècle, Benjamin Franklin déclarait qu'un "homme sans femme n'est rien d'autre qu'un demi-homme" (on était moins subtil à l'époque...d’autant moins quand on sait que les femmes célibataires étaient, elles, brûlées vivent pour sorcellerie), et aujourd'hui encore, malgré toutes nos avancées, le couple demeure cette quête collective qui nous anime presque tous.

Qu'y a-t-il de si captivant dans cette danse à deux ? Pourquoi continuons-nous à nous lancer dans cette entreprise hasardeuse, malgré les cicatrices et les déceptions ?
Peut-être parce que l'amour, dans ses plus beaux moments, nous offre cette alchimie rare entre sécurité et aventure, entre connaissance profonde et éternelle découverte.

J'ai connu des histoires d'amour intenses - dont une qui m'a conduit à imprimer un livre de 400 pages de nos échanges et à déménager à New York !
Ces expériences m'ont transformé, enrichi, parfois blessé, mais jamais je n'ai regretté de m'être lancé et de vivre pleinement les choses (c’est ce que me disais ma psy).
Chaque relation a ajouté une couche de compréhension à ma carte du monde émotionnel.

À travers cette newsletter, je vous invite à explorer avec moi les mystères et les joies de l'amour moderne, ses défis et ses trésors cachés.
Je partagerai mes découvertes (j’ai beaucoup cherché), mes erreurs (nombreuses !) et les pépites de sagesse glanées en chemin.
Car si j'ai renoncé au mythe paralysant de l'âme sœur, je n'ai certainement pas abandonné la quête d'un amour authentique et vibrant.

Comme l'écriture elle-même, l'amour nous enseigne ce que nous ne savions pas connaître sur nous-mêmes. Embarquons ensemble dans cette exploration joyeuse !

Mon parcours amoureux : des cicatrices comme boussole

Ma première histoire d'amour a duré sept ans. Je l'ai rencontrée dès les premières semaines d'école de commerce, nous nous sommes fiancés, le mariage était planifié. Vingt ans plus tard, nous sommes toujours proches, mais cette relation était fondamentalement dysfonctionnelle — principalement à cause de moi, je dois l'admettre.

J'avais endossé la cape du sauveur pour surmonter ma timidité. Mon besoin d'appartenance était si intense et elle incarnait tout ce que je n'étais pas.
C'était profondément injuste pour elle mais j’y reviendrais.
J'ignorais alors mes propres besoins, mes névroses, mon style d'attachement.
Elle est devenue malveillante malgré elle, et cette histoire était condamnée dès le départ.

Ma deuxième relation significative m'a conduit chez un psychologue, perdu que j'étais. Sans doute l'une des décisions les plus sages de ma vie. C'est aussi à cette période que j'ai commencé à consulter des voyantes, cherchant désespérément des réponses que je ne trouvais pas en moi.

Puis est venue LA relation passionnelle de ma vie.
Une relation tellement intense qu’elle est difficile à expliquer.
Pour vous donner une idée: j'ai compilé les trois premiers mois de nos échanges dans un livre de 400 pages imprimé en deux exemplaires (un pour elle et l’autre pour moi), et j'ai déménagé à New York pour elle.
Cette femme réputée pour son légendaire self-control ne maîtrisait plus rien non plus.
Certains parleraient d'âme sœur ou de flamme jumelle — j'ai cherché toutes les explications possibles. Après quatre ans d'une intensité intacte, elle est partie sans un mot d'explication.

Huit ans ont passé, et il m'en a fallu 6 pour m'en remettre. Je le dis ici car dans cette société ou tout va de plus en plus vite parfois on n’accepte plus chez les autres mais aussi chez soi même que certains processus prennent du temps.
Quoiqu’il en soit cette rupture m'a transformé.
Comme me l'a fait remarquer un ami, peu d'hommes parlent ouvertement de leurs blessures amoureuses. Je n'avais pas le choix — cette histoire m'a bouleversé dans ma chair.
Je crois que c’est important d’en parler et c’est la raison pour laquelle j’ai accepté l’invitation d’Anne du podcast Métamorphose à l’époque.
C’est essentiel de montrer la vulnérabilité sans faux semblant et que les hommes ne sont évidemment pas insensibles aux ruptures. J’espère que cela aura permis à d’autres hommes de se connecter avec eux même.
Et puis, je suis heureux d’avoir fait un kinsugi de cette rupture en co-créant un kit de secours pour cœur brisés.

Durant ces six années de deuil, j'ai sabordé des relations avec des femmes extraordinaires, les comparant inévitablement à elle. J'ai finalement réussi à briser ce lien toxique grâce à un travail acharné avec psychologues, énergéticiens, voyantes, astrologues, constellations familiales, et même l'ayahuasca. J'ai tout essayé pour m'en libérer.

J'ai su que j'étais guéri quand je suis retombé amoureux. Même si cette nouvelle histoire fut brève pour d'autres raisons, elle a confirmé ma guérison. Aujourd'hui, je reste ouvert à construire quelque chose avec quelqu'un, mais ce n'est pas simple.

Les raisons de cette difficulté sont précisément l'objet de cette newsletter et je vous livre ce qui selon moi cloche en 5 grands points !

Raison #1 : Nous sommes des idéalistes irréalistes par essence

Nous avons grandi bercés par des mythes grecs(ne les sous-estimons pas, ils sont centraux), des histoires comme celle de Roméo et Juliette, des contes pour enfants ou encore des films hollywoodiens qui nous ont fait croire que l'impossible devenait possible par amour.
Mais ces récits se concentrent presque exclusivement sur la quête amoureuse, rarement sur ce qui vient après.

"Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants." Mais qu'est-ce que cela signifie concrètement ? Comment ont-ils géré leurs névroses respectives ? Leurs univers distincts ? Leurs problèmes de communication ? Leurs baisses de désir ? Leurs potentielles tentations extraconjugales ?

Dis rapidement, notre idéal romantique est incompatible avec la réalité d'une connexion humaine.
Ces expressions comme "ma moitié" sous-entendent que nous serions incomplets avant de rencontrer l'autre. "The one" ou "l'âme sœur" suggèrent qu'une seule personne au monde peut nous convenir.
Vous l’aurez compris, j'ai personnellement expérimenté ce mythe de l'âme sœur — et en ai payé le prix fort.

Cet idéal présuppose que notre partenaire devrait tout comprendre de nous sans communication verbale, alors même que nous peinons à nous comprendre nous-mêmes (personnellement, je me découvre encore chaque jour).
Cela est évidemment accentué par un individualisme (pour ne pas dire égoïsme) sous stéroïdes.
L'autre vit dans un univers parallèle, avec un système proche mais fondamentalement différent du nôtre.

De manière anecdotique, lors d'un de mes événements sur l'IA, une personne a partagé qu'elle se sentait plus "vue" et "entendue" par ChatGPT que par son médecin ou ses amis.
Notre société d'hyper-optimisation nous a fait perdre la capacité à prendre le temps — ou à l'accorder à l'autre.
La conséquence est ce manque d’écoute mutuel et donc des incompréhensions en pagaille.
Et si vous ajoutez à cela des différences culturelles, comme je l'ai vécu, cela complique encore davantage la situation.

Esther Perel m'a fait réaliser que nos attentes sont démesurées : nous demandons à une seule personne de nous apporter ce qu'autrefois tout un village nous fournissait — sécurité, identité, amitié, sexualité, complicité émotionnelle et intellectuelle, goûts communs...
Je ne vous fais pas la leçon, je suis le premier à tomber dans ce piège, tout en sachant parfaitement son absurdité.
Le couple exige des compromis et un travail constant de construction à deux.

Par ailleurs, nous entrons dans une relation avec une vision identitaire, un rêve de qui nous voulons devenir — souvent flou ou fantasmé.
Quand on s'engage, ce n'est pas seulement l'autre qu'on cherche, mais une version future de soi-même. Ici aussi je plaide totalement coupable et ma 1ère longue relation s’inscrivait à 200% dans cette dynamique.

Mais comme le souligne Esther, ce processus est inconfortable car l'autre ne change pas à notre rythme et ne comprend pas nécessairement le rôle implicite que nous lui avons assigné (m'apaiser, m'ouvrir, m'élever, m'intégrer…).
Le changement personnel étant douloureux, nous finissons par reprocher à l'autre ce qui nous fascinait initialement. Ainsi, un partenaire choisi pour sa légèreté devient "irresponsable", une personne stable devient "ennuyeuse"…

Le fantasme identitaire se heurte inévitablement à la réalité relationnelle.
Et bien sur, les applications de rencontre aggravent le problème en alimentant l'illusion d'une offre infinie, comme si l'amour n'était qu'à un swipe de distance.
Pour y avoir passé du temps, je vous rappelle (particulièrement si vous êtes en couple) que c'est aussi illusoire que ces couples Instagram où tout semble parfait.

Raison #2 : Les papillons dans le ventre sont souvent un dangereux leurre

Nous avons tous éprouvé ces fameux papillons dans le ventre, cette sensation vertigineuse que nous pourchassons comme le nectar ultime de l'amour.
C'est le moment où nous nous sentons le plus vivants d’ailleurs souvent considéré comme l'indicateur suprême de l'amour véritable.
Franchement, quoi de plus délicieux que cette vibration viscérale ?

J'adore personnellement cette sensation, mais les avertissements d'Alain de Botton m'ont ouvert les yeux : ce frisson que nous ressentons est très souvent une réaction à quelque chose de familier, parfois simplement l'activation d'un vieux schéma ou d'une blessure non cicatrisée.

Voilà pourquoi nous sommes parfois attirés par des personnes qui ne nous conviennent pas du tout.
En réalité, nous sommes attirés par ceux qui vont nous faire souffrir d'une manière qui nous est familière.
Une relation calme, douce et respectueuse peut nous sembler étrange, "sans passion", voire profondément ennuyeuse, parce qu'elle menace notre scénario intérieur bien rodé.

De Botton nous met en garde : ne confondez pas compatibilité avec familiarité traumatique. C'est extrêmement frustrant, car j'aime cette sensation d'intensité.
D’ailleurs, même en sachant que c'est un indicateur défectueux, j'adore ces papillons et ce deuil n'est pas facile à faire (long way to go greg…ahahahhah).

Alors à quoi se fier si les papillons sont trompeurs ?
J'ai découvert que j'appliquais inconsciemment les conseils d'Alain de Botton quand je me sentais particulièrement à l'aise avec quelqu'un.

L'une de ses questions préférées: "C'est quoi le weirdo en toi?" Parce qu'en vérité, sans masques ni artifices, nous sommes tous un peu étranges.
Je sais que je suis vraiment amoureux quand j'ose révéler mes aspects les plus singuliers sans crainte du jugement, je laisse entrevoir ce qui se passe derrière le masque.

Un autre signal essentiel selon lui — et auquel je suis attentif sans vraiment y réfléchir : observer si l'autre personne est capable de reconnaître ses propres biais et imperfections et si elle sait s'excuser quand ils se manifestent.
Il faut également s'interroger honnêtement : sommes-nous nous-mêmes capables de cette introspection ? Je ne parle pas de sautes d'humeur passagères, mais de nos véritables zones d'ombre.

On peut mesurer l'évolution d'une personne à sa capacité à reconnaître qu'elle est loin de l'idéal.
Ce n'est pas quelque chose qu'on peut demander directement ; il faut l'observer à travers l'expérience partagée.
L'objectif n'est évidemment pas l'auto-flagellation, mais une lucidité bienveillante sur nos mécanismes.

Enfin, il est crucial de déterminer si la personne comprend que l'amour est une compétence plus qu'une émotion. Ressentir, bien sûr, mais surtout comprendre qu'un couple exige un travail commun, des compromis, des discussions et des efforts constants.

Une amie a pris la décision d'aller voir un thérapeute de couple dès qu'elle a senti que sa relation devenait sérieuse.
Non pas parce qu'ils rencontraient des problèmes, mais pour s'assurer que leur communication resterait toujours fluide.
J'ai trouvé cette initiative particulièrement mature et judicieuse.
D’ailleurs, je serais curieux de connaître votre opinion à ce sujet que certains pourraient qualifier de « tue l’amour ».

Raison #3 : La catégorisation devient notre prison mentale

Lorsque j'ai réalisé mon épisode sur les "pervers narcissiques", ma première observation fut celle-ci : quand tout le monde devient pervers narcissique, plus personne ne l'est véritablement.
Et cette banalisation est irrespectueuse envers les véritables victimes.

Cette réflexion s'applique à toute cette culture de surface et ces catégorisations simplistes que nous accumulons : styles d'attachement, langages de l'amour... sans oublier le mot fourre-tout "toxique", tellement galvaudé qu'il a perdu toute substance.

Certes, se positionner sur un spectre a son utilité, mais comme son nom l'indique, c'est un "spectre" — il est rare d'incarner une seule catégorie pure.
Personnellement, je trouve difficile d'identifier MON langage de l'amour principal, car tous me parlent profondément.

Il en va de même pour la sexualité. Dans ce domaine, j'ai l'impression que nos corps communiquent directement.
Certaines connexions sont extraordinaires, d'autres catastrophiques, sans que ce soit nécessairement la faute de quiconque. C'est ainsi, et ce n'est pas grave.
Je l’avoue sans souci, j’ai été un « mauvais coup » pour certaines personnes mais j’espère un meilleur pour d’autres.

J'ai souvent remarqué que cette alchimie se ressent dès le premier baiser. Cela dit, la sexualité reste un territoire d'exploration infini où nous devons d'abord accepter notre ignorance fondamentale.

C'est particulièrement vrai pour les hommes car, d'après mon expérience, les femmes réagissent très différemment aux mêmes stimuli.
Je n'ai pas d'expérience avec les hommes, mais j'imagine que c'est un peu plus mécanique — quoique vous pourriez me contredire.

Au-delà de l'attraction initiale et des premières années, l'enjeu devient de faire durer le désir. J'ai adoré recevoir Anne et Jean-François Descombe sur ce sujet.
Ils encouragent à dépasser l'idée reçue selon laquelle le sexe doit toujours naître spontanément du désir dans un couple établi.

En réalité, aussi peu romantique que cela puisse paraître, il est souvent préférable de planifier des rendez-vous intimes, de créer délibérément des moments de connexion et de transcender les conventions en développant une perception corporelle plus subtile.

Je n'ai jamais mis cette approche en pratique car ma compréhension de ces dynamiques est arrivée tardivement et mes relations récentes ont été trop brèves pour arriver à cet endroit. Cependant, j'observe que nous sommes souvent complètement déconnectés de nos corps sans même nous en rendre compte, parce qu'ils se protègent naturellement.

Il faut réapprendre à ressentir, à ramener la sexualité dans le corps plutôt que dans la tête. C'est un travail considérable (pour moi aussi qui suis tellement cérébral).

Raison #4 : Prisonniers de la performance, même dans l'intimité

La sexualité demeure un enjeu majeur dans les relations, devenant souvent une difficulté dans les couples établis.
Je crois que nous sommes conditionnés à la performance dans tous les domaines, alors que l'intimité devrait être précisément l'espace où cette pression n'existe pas.

Pourtant, nous sommes obsédés par le plaisir de l'autre, et si nous échouons à l'atteindre, nous remettons tout en question. Cette pression existe pour les hommes, mais je la perçois encore plus forte chez les femmes.

Un homme qui n'éjaculerait pas à répétition serait source d'inquiétude majeure pour sa partenaire, et probablement pour lui-même. J'ai conscience que mes propres biais transparaissent ici, mais j'ai l'impression que dans le sens inverse, ce serait moins problématique.

Esther Perel dit: "Dis-moi comment tu as été aimé, je te dirai comment tu fais l'amour."
Selon elle, notre histoire émotionnelle s'inscrit dans la physicalité de notre sexualité. Personnellement, il y a longtemps, j'entretenais une forme de respect que je qualifierais aujourd'hui de "déplacé" envers mes partenaires — déplacé parce que la sexualité n'implique pas un manque de respect.
Typiquement, le problème résidait dans mon rapport à l'autre et à la sexualité en général.

Un autre exemple peut être plus parlant pourrait être celui d’une femme qui n’oserait jamais dire à son partenaire qu'elle n'appréciait pas certaines pratiques sexuelles - cela illustre comment des schémas émotionnels anciens (peur du conflit ou de la désapprobation) créent des blocages dans l'intimité physique.

Parfois, des couples apparemment harmonieux connaissent aussi des blocages sexuels malgré leur amour et leur entente.
Esther Perel a développé toute une méthodologie de questions pour identifier comment nous avons appris à aimer, quelles ont été nos figures protectrices durant l'enfance, et si l'expression de nos émotions et de notre plaisir était considérée comme acceptable.

Les réponses à ces questions révèlent comment nos expériences passées façonnent notre "plan érotique" et influencent nos défis émotionnels dans l'intimité.
Notre histoire émotionnelle marque profondément notre sexualité, se manifestant à travers nos conditionnements, la reproduction de schémas relationnels, nos peurs de la vulnérabilité et la dynamique même de nos interactions intimes.

Heureusement, la sexualité peut également devenir un outil pour accéder à des émotions profondes et résoudre des blocages que nous n'arrivions pas à surmonter autrement.
En définitive, je crois que le couple n'existe pas pour "réussir" mais pour nous permettre de "ressentir".

Nous devons impérativement nous libérer de cette logique performative et productiviste pour simplement nous sentir vivants.
C’est une véritable révolution intérieure qui s'impose.

Raison #5 : Nous entrons dans le couple pour évoluer, mais résistons au changement

Depuis les Lumières, nous avons élevé l'individualisme au rang de valeur suprême. Comme je l'ai abordé dans une précédente newsletter, nous nous imposons une isolation que nous semblons apprécier, mais qui nous déconnecte de notre humanité fondamentale.

La vie de couple exige d'articuler une dynamique entre préservation de son identité propre et connexion authentique avec l'autre.
Comme évoqué dans la première raison, nous sommes des idéalistes irréalistes, portés par l'illusion d'un amour parfait qui nous transformerait en une version améliorée de nous-mêmes.

Pourtant, lorsque nous nous engageons, cette promesse de métamorphose se heurte à la réalité.
Nous ne choisissons pas un partenaire uniquement pour ses qualités ; inconsciemment, nous choisissons aussi une version future de nous-mêmes que nous aspirons à incarner — devenir plus calme, plus fort, plus complet.
Esther Perel l'exprime magnifiquement : nous rencontrons l'autre pour retrouver une partie de nous encore inexplorée.

Cette promesse d'évolution engendre cependant une tension profonde.
Ce qui nous fascinait initialement devient source d'inconfort.
Le calme apaisant se transforme en froideur détachée, la liberté joyeuse en irresponsabilité.
La vision identitaire que nous avions imaginée entre en contradiction avec la réalité quotidienne du changement.
Nous résistons à cette évolution parce qu'elle bouscule notre identité, même celle que nous avions idéalement construite.

Le couple devient ainsi un espace paradoxal où nous aspirons à grandir tout en redoutant de perdre notre stabilité.
Nous voulons évoluer, mais uniquement à notre rythme, sans que les transformations imposées par l'autre ne remettent en question ce que nous considérons comme notre essence. Ce conflit nous pousse souvent à rejeter ce qui devait nous transformer, à blâmer l'autre pour une inertie que nous percevons comme une trahison de notre idéal initial.

Ce tiraillement entre l'envie d'ouvrir un nouveau chapitre et la peur d'abandonner l'image rassurante de notre identité constitue l'une des dynamiques les plus universelles et douloureuses de la vie à deux.
C'est pourtant dans cette lutte que réside le potentiel d'une transformation authentique, si nous acceptons enfin le coût du changement intérieur.

En conclusion: l'amour comme territoire d'exploration, non de performance

Aimer aujourd'hui est difficile, non pas parce que nous serions devenus incapables d'aimer, mais parce que nous attendons de l'amour qu'il résolve tout.
Qu'il nous apaise, nous élève, nous stimule, nous révèle.
Qu'il nous offre simultanément la sécurité d'un foyer et l'ivresse d'une passion.
Qu'il nous soutienne dans les moments difficiles tout en nous laissant respirer quand nous avons besoin d'espace.
Ce n'est plus simplement une relation: c'est une architecture existentielle, un miroir identitaire, un incubateur de sens. C'est trop demander.

Lorsque la réalité ne correspond pas à cette fiction intérieure, nous résistons.
Nous accusons, fuyons ou nous replions.
Nous croyons que l'autre nous blesse intentionnellement, alors qu'il réveille en nous des mémoires anciennes, des blessures non cicatrisées, des récits que nous tenons pour vérités absolues. Et nous l’avons vu, les papillons n’y sont pas pour rien…
Nous oublions que dans toute relation, il n'existe jamais une vérité unique mais deux narrations distinctes — souvent incompatibles.

Nous redoutons également le conflit, que nous confondons avec la fin de l'amour.
Je déteste le conflit en bon « gentil », pourtant, un conflit traversé avec conscience est peut-être ce qu'il y a de plus vivant dans une relation.
Il ne signale pas l'échec, mais la possibilité d'un lien authentique — non plus idéalisé, mais profondément incarné.

Le couple n'a pas vocation à nous rendre heureux comme le ferait un produit fini.
Il existe pour nous faire grandir, parfois nous ébranler, souvent nous décaler.
Aimer n'est pas maîtriser, ni guérir, ni même comprendre entièrement.
C'est oser traverser l'inconfort du lien sans fuir à la première dissonance.
C'est abandonner l'idée qu'il existe une méthode parfaite pour aimer, pour embrasser la complexité d'un ch


Suggestion d'autres épisodes à écouter :

  • [Solo] Ca veut dire quoi d'être un homme? (https://audmns.com/VrvDGYA)

  • [NEWS] La gentillesse est-elle toujours une vertu? (https://audmns.com/fsjMsBo)

  • [NEWS] Le paradoxe du siècle « social » que l'on fait mine d'ignorer (https://audmns.com/CREUtAc)

Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Mis en ligne : il y a 26 jours, le 17/04/2025 08h00

Durée : 30m

Poids : 29 Mo

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