Présidentielle : on a tenté de décrypter le langage Macron (en vain) - franceinfo

L'attaque est tombée lors du premier débat de la présidentielle, organisé sur TF1. Après une intervention d'Emmanuel Macron sur les questions internationales, Marine Le Pen a dénoncé l'attitude de son rival : "Vous avez un talent fou, vous arrivez à parler sept minutes, je suis incapable de résumer votre pensée, vous n'avez rien dit, c'est le vide absolu, sidéral." Depuis le début de la campagne, les critiques fusent sur le flou entretenu par le candidat d'En marche !. Invité de RTL, dimanche 26 mars, François Baroin a, quant à lui, dénoncé des propos qu'il qualifie d'abscons : "Il ne dit rien sur rien", a tranché ce soutien de François Fillon. Critiqué pour osciller entre les idées de gauche et de droite, Emmanuel Macron l'est aussi pour ses expressions jugées creuses ou alambiquées, et que franceinfo s'est amusé à repérer. Ainsi, le 8 mars, sur la scène du théâtre Antoine, à Paris. Le candidat parle féminisme, en cette Journée internationale des droits des femmes, et tente un raisonnement improbable : "L'identité, c'est 'A = A'. (...) Il y a au moins des 'A' et des 'B'. Et je n'ai pas envie que 'A = B'." Un diplômé de philosophie, passé par l'ENA Que ce soit dans ses meetings ou dans ses interventions médiatiques, Emmanuel Macron cède souvent au lyrisme, quitte à embrouiller l'auditoire. Est-ce une déformation professionnelle, lui qui a obtenu un DEA en philosophie à l'université Paris 10- Nanterre ? "On est tous des enracinés et donc, parce que nous sommes des enracinés, il y a des arbres à côté de nous, il y a des rivières, il y a des poissons, il y a des frères et des sœurs", lance-t-il, le 9 février, lors d'un Facebook Live à l'initiative du WWF, après avoir fait une référence littéraire. Passé par l'ENA, cet ancien banquier d'affaires, qui fut l'assistant éditorial du penseur Paul Ricœur, utilise également un vocabulaire soutenu, aux mots peu communs. Invité de l'émission "La Fabrique de l'Histoire" sur France Culture, début mars, le candidat a réussi à placer le mot "ipséité" dans l'une de ses réponses... au risque de ne pas vraiment apparaître comme le candidat des classes moyennes et populaires qu'il affirme pourtant représenter. http://www.franceinfo.fr

  29/03/2017 00h00  7 ans