Debussy : Sonate pour violon et piano (Renaud Capuçon / Lahav Shani)
Le violoniste Renaud Capuçon et le pianiste et chef d'orchestre Lahav Shani jouent la Sonate pour violon et piano de Claude Debussy. Extrait du concert enregistré vendredi 18 mai 2018 en direct de l'auditorium de la Maison de la Radio (Paris). Dans une lettre datée du 22 juillet 1915, Debussy annonçait à son éditeur Jacques Durand son intention de composer « Six Sonates pour divers instruments » et de les signer « Claude Debussy, musicien français ». Il en écrivit seulement trois, la Sonate pour violon et piano étant en outre son ultime partition achevée. Très affaibli par le cancer qui devait l’emporter, le compositeur désespérait de jamais mener l’œuvre à son terme, s’échinant en particulier sur le dernier mouvement : des difficultés dues aux souffrances physiques, à la guerre qui s’éternisait, mais aussi à une exigence impitoyable. Durand raconta que Debussy voulut remanier le finale, pourtant superbe : « Huit jours après, il me priait de passer à son domicile où il me fit entendre le nouveau finale, qui éclipsait sans conteste le précédent. » On peine à déceler cet embarras, tant la Sonate captive par sa fantaisie, l’ivresse du mouvement, la liberté et la souplesse du discours qui dissimulent une architecture et un travail thématique rigoureux. Mais, comme dans d’autres œuvres tardives de Debussy, l’écriture se fait plus dépouillée, le trait plus acéré ; la mélodie a les accents véhéments et désabusés d’un chanteur de flamenco. On pense alors à cette lettre adressée à Robert Godet, le 7 mai 1917 : « J’ai terminé – enfin ! la Sonate pour violon et piano… Par une contradiction bien humaine, elle est pleine d’un joyeux tumulte. Défiez-vous à l’avenir des œuvres qui paraissent planer en plein ciel, souvent elles ont croupi dans les ténèbres d’un cerveau morose… » C’est en assurant la création de cette Sonate, en compagnie du violoniste Gaston Poulet (père de Gérard Poulet, lui-même professeur de Renaud Capuçon), que Debussy se produisit en public pour la dernière fois. Texte d'Hélène Cao Claude Debussy Sonate pour violon et piano 1. Allegro vivo 2. Intermède : Fantasque et léger 3. Finale : Très animé Pour plus de contenu France Musique rendez-vous sur le site https://www.francemusique.fr/ Cliquez ici pour vous abonner: http://bit.ly/2oeEr3e Suivez nous sur: ► Facebook - http://bit.ly/2nDuQSd ► Twitter - http://bit.ly/2okZSfP ► Instagram - http://bit.ly/2nDA547