Chostakovitch : Quatuor à cordes n°8, transcription pour piano (Boris Giltburg)

Le pianiste Boris Giltburg interprète sa propre retranscription pour piano du Quatuor à cordes n°8 en ut mineur op. 110 de Dimitri Chostakovitch. Extrait du concert enregistré samedi 4 novembre 2017 à l'Auditorium de la Maison de la radio (Paris). Programme : 1. Largo 2. Allegro molto 3. Allegretto 4. Largo 5. Largo Note de programme : Composé en 1960 et aussitôt créé par le Quatuor Beethoven à Léningrad, le Huitième Quatuor de Chostakovitch est de ces œuvres autobiographiques qui retracent les événements saillants d’une carrière artistique. Écrit en quelques jours à Dresde où le compositeur s’était rendu pour traiter ses crises de poliomyélite, réaction au spectacle de la ville dévastée, l’œuvre fut dédiée « aux victimes de la guerre et du fascisme ». Si le caractère angoissé et violent de la partition a inspiré des interprétations plus ou moins fantaisistes, il faut aussi se méfier des explications d’un musicien qui, plus d’une fois, tint des propos contradictoires. Il faut suivre le fil des citations, certaines insertions provoquant des décrochages troublants, tandis que d’autres produisent de saisissants contrastes, notamment lorsqu’un Dies irae curieusement calme rencontre, au violoncelle, l’opéra maudit Lady Macbeth de Mzensk. « Je me suis dit qu’après ma mort personne sans doute ne composerait d’œuvre à ma mémoire. J’ai donc résolu d’en composer une moi-même » ; si l’œuvre est un Requiem, alors celui-ci est-il très personnel. Regrettant que l’on qualifiât d’office son quatuor de « dénonciation du fascisme », Chostakovitch expliquait : « Pour dire cela, il fallait être à la fois aveugle et sourd. Car, dans ce quatuor, tout est clair comme dans un abécédaire. J’y cite Lady Macbeth, la 1ère Symphonie, la 5e. Qu’est-ce que le fascisme a à voir avec cela ? J’y fais entendre un chant russe à la mémoire des victimes de la Révolution… Dans ce même quatuor, je reprends un thème juif du 2e Trio ». Une œuvre qui raconte une vie, qui raconte la musique elle-même parce que la musique est au centre de cette vie, et pour cela s’écarte des schémas historiques, préfère une étrange sélection de tempos dont le plus lent, Largo, prend une importance singulière. Les premières mesures sont éloquentes : quatre notes pour quatre initiales, reprises en canon et sonnant, selon le jeu des lettres musicales, comme une signature : ré, mi bémol, do, si : DSCH. De sa transcription pianistique, Boris Giltburg explique : « Chostakovitch est un compositeur sans lequel je ne pourrais vivre. Je suis accro à la puissance brute et viscérale de sa musique. » Retrouvez tous les concerts filmés de France Musique sur https://www.francemusique.fr/concerts Pour plus de contenu France Musique rendez-vous sur le site https://www.francemusique.fr/ Cliquez ici pour vous abonner: http://bit.ly/2oeEr3e Suivez nous sur: ► Facebook - http://bit.ly/2nDuQSd ► Twitter - http://bit.ly/2okZSfP ► Instagram - http://bit.ly/2nDA547

  10/04/2018 00h00  6 ans